De la même manière que le diamant, les pierres de couleur peuvent être classées par la méthode des 4C : Couleur (Color), Pureté (Clarity), Taille (Cut) et Poids en carat (Carat weight).
En revanche, il n’existe, à ce jour, aucune liste de prix permettant de connaître la valeur exacte d’une pierre. En effet, seul le diamant a une cotation mensuelle en dollar (liste du Rapaport). En conséquence, voici quelques règles élémentaires permettant de se faire une idée sur la qualité d’une pierre. La valeur étant définie par le marché.
1. La couleur d’une pierre
C’est de loin le facteur le plus important et le plus difficile à maîtriser.
En effet, une légère différence de couleur ou de saturation de couleur peut faire augmenter considérablement la valeur d’une pierre. On décrit la couleur suivant trois critères :
- La teinte
- La tonalité
- La saturation
a. La teinte :
Il s’agit de l’impression première de la couleur, c’est-à-dire :
– les couleurs primaires : jaune, bleu, rouge.
– les couleurs complémentaires : orange, vert, violet.
Voir cercle chromatique ci-dessous :
Exemple : On pourra définir le vert de 3 manières : vert bleuté / vert / vert jaunâtre.
b. La tonalité de la couleur :
Classée de 1 à 10, une couleur peut aller de très claire à très sombre : le numéro 1 étant transparent (blanc), le numéro 10 étant noir. Dans le monde des pierres de couleur, nous utilisons généralement les tonalités 2 à 8, soit « très clair » à « très foncé ».
c. La saturation de la couleur :
De faible à intense, la saturation décrit l’intensité de la couleur :
Conclusion : Chaque pierre a sa gamme de teinte, saturation et tonalité. Dans cette gamme, seule une petite partie est considérée (par le marché) comme étant la plus belle couleur. Cette petite partie correspondra au prix le plus élevé pour la pierre dans cette couleur. En conséquence, plus vous vous éloignez de cette gamme, que ce soit sur 1 des 3 critères ou sur les 3 en même temps, plus le prix baissera.
Notre conseil : Lors de votre choix, positionnez vous avant tout sur la couleur qui vous plait le plus, quitte à faire des concessions sur la pureté ou sur le poids.
2. La pureté d’une pierre de couleur
De part leur nature, certaines matières sont naturellement plus pures que d’autres. Il conviendra, lors de votre choix, de chercher le type de pureté de la matière et de définir si la pierre présentée correspond à la normale ou si elle est plus incluse qu’elle ne devrait être.
On peut séparer l’ensemble des pierres en 3 classes :
- Souvent sans inclusion : Type 1.
- Généralement incluses : Type 2.
- Presque toujours incluses : Type 3.
Conclusion : La valeur d’une pierre varie suivant son classement par rapport à son type : une émeraude très pure aura un prix plus élevé du fait de la rareté d’avoir cette matière aussi propre (type 3 dans le classement).
Lors de votre choix :
Évitez les pierres ayant des inclusions devant se trouver dans la zone du sertissage de la pierre, ces inclusions présentent souvent un risque de cassure.
Une pierre sans aucune inclusion est souvent une pierre synthétique ou une imitation.
C’est aussi par la forme et la nature des inclusions qu’une pierre est appréciable.
3. La taille : un critère souvent négligé
Les proportions d’une pierre :
On entend par proportion la beauté de la forme de la pierre, c’est-à-dire sa forme extérieure et la facilité avec laquelle la pierre pourra être montée (sertie). En conséquence :
a. Forme extérieure :
- Symétrie de la forme :
Le rond est il réellement rond ? L’ovale est il déformé ?, etc.
- Rapport longueur / largeur :
Notre conseil : éviter les formes inesthétiques !
b. La relation entre l’épaisseur de la couronne et la profondeur de la culasse :
Un rapport de 1:3 est préférable (c’est-à-dire : 1mm pour la couronne/dessus et 3mm pour le pavillon/dessous).
Notre conseil : Faites toujours très attention à ne pas avoir une profondeur de culasse trop petite : en effet un angle de culasse inférieur à 42 degré (en général) empêchera la lumière de se réfléchir et donc de donner de la brillance. Un angle de culasse compris entre 65 et 42 degré est acceptable.
Culasse très épaisse : risque d’avoir un bijou très en hauteur + poids de la pierre trop élevé par rapport à ses dimensions. N’oubliez jamais qu’une pierre s’achète au poids (carat).
c. La table :
On compare la largeur de la table à la largeur de la pierre.
Un rapport de 35% à 65% représente les limites acceptables.
Rapport = (largeur de la table / largeur de la pierre) x 100 = pourcentage
Exemple :
Largeur de la table = 5mm ;
Largeur de la pierre = 10mm
Rapport = (5mm / 10mm) x 100 = 50%.
Notre conseil : La table est le puits de lumière de votre pierre. Il faut y apporter une attention particulière.
d. Le désaxement de la culasse :
L’art du lapidaire et sans aucun doute, l’un des points les plus difficiles de notre métier de tailleur : le positionnement de la couleur dans la culasse de la pierre.
Notamment les gemmes qui ont :
- des zones de couleurs
- différentes couleurs ou tonalités de couleur en fonction de l’axe dans lequel on regarde la pierre (pléochroïsme). C’est le cas des corindons (saphir, rubis, saphirs de couleur), les Quartz (citrine, améthyste, quartz fumé, …), les tourmalines, et tant d’autres.
Ces pierres présentent souvent un désaxement de la pointe de culasse, voir de toute la culasse.
Ce phénomène est un choix du lapidaire, qui va :
- favoriser une zone de la pierre qui est plus coloré, donc plus « intéressante commercialement », afin de répartir cette couleur dans toute la pierre (réflexion/réfraction/pléochroïsme)
- enlever une inclusion trop voyante dans le cristal
- et parfois optimiser la forme du brut pour perdre le moins de poids possible lors de la taille.
Notre conseil : Étant lapidaire, nous ne pouvons que plaider pour l’indulgence du futur acquéreur. La possibilité de faire ressortir la meilleure couleur, sans pour autant perdre trop de poids, est le minimum que nous puissions offrir pour ces cristaux millénaires. Néanmoins, une belle couleur sans brillance a beaucoup moins de charme qu’une pierre un peu moins belle en couleur, mais brillant de mille feux. Le désaxement de la culasse a une incidence directe sur la brillance de votre pierre. Tout l’art du lapidaire résulte dans le bon équilibre des différents critères sus nommés.
4. Le poids d’une pierre de couleur
Il s’agit d’un critère purement commercial.
Les pierres sont vendues au carat (1 carat = 0.2 gramme).
Plus la pierre est lourde, plus son prix au carat est élevé.
Par exemple : un saphir de 2.00 carats vaut moins cher au carat qu’un saphir de 3.00 carats.
A partir d’un certain poids, certaines pierres dans les plus belles qualités deviennent rares et obtiennent donc un prix exponentiel.
Ainsi, un beau rubis de 1.5 carat pourra valoir 1.000 Euros le carat alors qu’un 6 carats non chauffé, birman, dépassera facilement les 15.000 Euros le carat, si ce n’est 150.000 Euros.
Pour finir cette initiation au choix d’une pierre, notre meilleur conseil sera : prenez votre temps, faites confiance à votre goût, n’hésitez pas à demander un « certificat gemmologique » d’un laboratoire indépendant, et surtout, comparez.
Nous sommes à votre disposition pour toutes questions et explications supplémentaires.
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